La politique à travers le regard des jeunes

Deux mois, c’est le temps qu’il aura fallu attendre pour entendre la nouvelle secrétaire du Parti socialiste s’exprimer sur la situation actuelle. Martine Aubry s’inscrit d ns la continuité de son prédécesseur de combattre à tout prix l’action du Président de la République Revenons plutôt sur les raisons qui secouent le parti depuis des semaines et qui ne devraient pas s’amenuiser dans les mois à venir. C’est une nouvelle défaite pour le Parti de l’opposition. « 2012 n’est pas loin ». Mais qu’en pensent ses partisans « Segolène Royal a soulevé un certain espoir mais l’élection de Martine Aubry a plombé le parti et va permettre à la droite de repasser aisément pour 2012 » indique Solène, étudiante en droit. Par ailleurs, le parti retrouvera t-il cette unité qui les fuit depuis longtemps ? D’autre part, Martine Aubry arrivera t-elle à insuffler une nouvelle dynamique à la Gauche ? Depuis l’échec de Lionel Jospin lors de l’élection présidentielle de 2002, le Parti socialiste subit un contrecoup des années fastes sous François Mitterrand. À l’heure où Martine Aubry dirige d’une main de fer le PS, les tensions persistent entre les Royalistes et les Aubristes. « À force de se rendre ridicule, la gauche est en train de perdre peu à peu son électorat au profit de François Bayrou » explique Martin, ingénieur en télécommunication. Mais les experts analysent la situation autrement : « je pense que le problème pour le PS, c’est que cela risque de remettre François Bayrou en selle pour l’élection Présidentielle de 2012, ce qui serait comique serait de retrouver le candidat Centriste au second tour demandant aux socialistes de se réunir derrière lui » constate le politologue Dominique Reynié. La question est sur toutes les lèvres À l’instar d’un parti qui cherche son second souffle, l’incompréhension règne toujours au sein des socialistes. Rappelons que le vote archaïque des socialistes, les querelles entre les candidats lors de l’élection du premier secrétaire du Parti a semé le trouble dans la maison socialiste. pourtant, Martine Aubry essaie tant bien que mal d’instaurer une ligne directrice commune afin de reconstruire le Parti. Finalement, le parti est au bord de la rupture et les jeunes du Parti n’y comprennent plus rien. « Je n’arrive pas à interpréter ce qui se passe après le spectacle qu’a pu montrer le Parti lors de l’élection de son premier secrétaire » confirme Henry, étudiant en Lettres Modernes. C’est unanime, les Jeunes du Ps sont déçus et ont dû mal à croire en leur Parti « j’ai pensé à maintes reprises à quitter le Parti mais je crois toujours au Socialisme qui triomphera un jour face au Parti de Nicolas Sarkozy mais l’heure de la reconstruction a sonné avant de penser à 2012 » remarque Thomas, ingénieur informaticien. Mais la question est sur toutes les lèvres et les jeunes se la posent aussi, Martine Aubry pourra t-elle rénover le parti ? Réponse dans les semaines à venir. Romain Beauvais

3 questions à Freddy Pambou, Militant aux MJS.

Ce militant est entré aux jeunesses socialistes depuis un an. Fermement acquis aux idées royalistes il explique pourquoi elle incarne un renouveau du parti. 

Pourquoi avoir voté pour Ségolène Royal ?

Cette femme a fait sauter le couvercle d'un parti qui jusque là était monopolisé par une élite qui se croyait au-dessus des militants. Ce parti les prenait pour quantité négligeable. Il pensaient davantage a leur carrière qu'à rénover un parti qui pris l'eau sur le plan idéologique et qui s'est déconnecté du peuple.
Elle a osé remettre en cause le discours stéréotypé du Parti socialiste qui depuis onze ans a arrêté de penser pour privilégier les enjeux d'appareil. Elle à dénoncé des dogmes comme la généralisation des 35h et a réaffirmé un certain nombre de valeurs sociétales abandonnées à la droite comme la valeur-travail, la famille où encore l'autorité.

On accuse l’idéologie Royaliste d’être clivante pour le Parti qu’en pensez vous ?   

Bien sûr, tout n'est pas  parfait. C'est sûr qu'un leader socialiste qui fait entonner la marseillaise dans ses meetings, qui dit qu'elle veut faire encadrer militairement les primo-délinquants, qui dit qu'elle veut mettre en place des jurys citoyens pour évaluer l'action des élus, redonner la parole aux militants par des consultations régulières suscite forcément des réactions au sein du parti.
Mais il est indéniable qu’elle rassemble. Car comment expliquer sa forte popularité auprès des militants ? Comment expliquer que toutes ses réunions publiques font quasi systématiquement salle comble. Vous croyez que ce sont uniquement les adhérents de Désirs d'avenir qui viennent la voir et l'encourager ?

Certains dirigeants l'accusent de contourner le parti…

Il est vrai que ces gens auraient aimé, après sa défaite à la présidentielle, qu'elle se retrouve totalement nue. Sans soutiens, sans réseaux. Il aurait été plus facile pour eux de l'évincer sous les huées des éléphants tous unanimes. Hé bien elle leur a montré qu'elle n'était pas née de la dernière pluie et qu'elle avait la suite dans les idées. C'est précisément parce qu'elle a eu la bonne idée de créer Désirs d'avenir qu'elle a pu continuer à défendre sa légitimité auprès des militants. Légitimité qu'une très large majorité d'entre eux ne lui a jamais contestée.

William Donne

Les militants socialistes sont appelés jeudi à départager les trois candidats au poste de premier secrétaire. Ségolène Royal, Martine Aubry et Benoît Hamon, s'affronteront dans un scrutin à suspense qui s'annonce comme un choc entre trois cultures politiques bien différentes.Le vote se déroulera de 17H00 à 22H00. C'est la première fois que trois postulants sont en lice depuis l'instauration du suffrage universel militant en 1995. L'incertitude est sans précédent, le congrès de Reims ayant échoué à dégager une majorité autour d'un nom. Les premiers résultats seront connus vendredi entre minuit et une heure du matin.
William Donne

Sympathisante du Parti socialiste à Calais depuis qu’elle est en âge de voter, Nelly Gonfier 27 ans, fait part de son ras le bol au sujet du PS. Elle s'apprête à rejoindre le Modem.

Q : Que pensez-vous des remous qu’ont suscités l’élection du premier secrétaire du PS ?

R : C’était du grand n’importe quoi ! Franchement j’ai eu honte comme beaucoup de mes amis d’être socialiste ! Nous sommes la risée de toute la France. Il est clair que les éléphants ne veulent pas que Ségolène Royal prenne les rênes du parti et que les tricheries ont été nombreuses ! Cependant, je n’ai pas de préférence entre Royal et Aubry même si leur vision de la société est différente. Je veux juste que nos leaders travaillent ensemble et luttent contre Sarkozy plutôt que de se tirer entre les pattes ! Le problème, c’est que je n’y crois plus.

Q : Comment les jeunes de votre entourage ont réagi pendant les événements liés à cette élection ?

R : Mal, très mal même car certains membres de ma famille et des amis sympathisants ne voteront plus à gauche. C’est une évidence implacable ! Ils sont écoeurés et la plupart m’ont déjà fait comprendre qu’ils voteraient Olivier Besancenot. C’est sûr maintenant je vote Bayrou et je rallie le Modem ! C’est le seul capable de s’opposer à Sarkozy. En plus, beaucoup de leaders de gauche ont les mêmes idées que lui : Valls, Strauss-Khan ou Peillon voire ...Royal.

Q : Est-il possible que vous changiez d’avis si les Royalistes et les partisans de Martine Aubry parviennent à travailler ensemble ?

R : Attendez, vous plaisantez là ? Je ne peux plus changer d’avis ! Le PS est coupé en deux parties égales. Si la synthèse prend forme et devient effective elle sera de façade. Car derrière ce sera une lutte intestine de tous les instants. Ce triste spectacle que « mon » parti a offert à la France, est du pain béni pour Sarkozy. Vous imaginez franchement que les français feront confiance à un leader de la gauche après tout ce qui vient de se passer ? Non, à partir d’aujourd’hui je ne suis plus socialiste, mais démocrate de centre gauche.

  Propos recueillis par Christophe Caster le 24/11/2008

Porte parole de l’actuel président du Modem durant les dernières élections présidentielles, Jean-Christophe Lagarde revient sur la séparation avec son ami de longue date et explique pourquoi sa stratégie est infructueuse.

Q : « Vous étiez engagé aux côtés de François Bayrou pendant toute la campagne présidentielle de l’UDF en tant que porte-parole, pourquoi l’avoir brusquement quitté peu après ? »

R : Tout simplement parce qu’il s’est rapproché ouvertement de la gauche ! Il l’a prouvé en acceptant la main tendu de Ségolène Royal pendant l’entre deux tours. Et là, François a trahi l’électorat de centre droit ainsi que les sympathisants de droite ayant voté pour lui au premier tour. Cela représente tout de même 11 des 18,5% obtenus par l’UDF ! Je n’étais pas d’accord avec sa nouvelle orientation politique qui consiste à vouloir être le leader… de la gauche !

Q : « La création de la sociale démocratie à laquelle François Bayrou tient tant est-elle toujours possible ? Et pourquoi ? »

R : Dans l’absolu oui, car il est temps de casser le système en instaurant une nouvelle voie politique. Le problème c’est que François se rapproche de la gauche alors que les socialistes ne légitiment même pas les deux candidats « à la droite de la gauche » à savoir Ségolène Royal et Bertrand Delanoë. De plus, les français avaient l’occasion en mai 2007 de changer le paysage politique du pays mais il en a décidé autrement. C’est vraiment dommage car aujourd’hui encore, je pense que la « démocratie sociale » est la solution pour le pays.

Q : « Dans ce cas, est-il envisageable que vous puissiez retravailler un jour avec François Bayrou dans l’optique ou il serait élu président de la République en 2012 ? »

R : Il ne faut jamais dire jamais mais tant que François sera dans cette posture, non ! Ca fait 20ans que je le connais et nous défendons les mêmes idées sur l’économie, l’Europe et la société. Mais sa stratégie de vouloir aspirer l’électorat de gauche est néfaste pour l’électorat du centre droit qui croyait en lui. Ce qui me fait même doucement rigoler car Bayrou est plus à droite que moi ! Plus globalement, travailler de nouveau avec François avec des progressistes de gauche comme Dominique Strauss-Kahn ou Manuel Valls oui mais par contre je n’ai rien à foutre dans un gouvernement avec Emmanuelli ou Aubry !

                                                                                                                     Christophe Caster

Les militants socialistes sont appelés jeudi à départager les trois candidats au poste de premier secrétaire. Ségolène Royal, Martine Aubry et Benoît Hamon, s’affronteront dans un scrutin à suspense qui s'annonce comme un choc entre trois cultures politiques bien différentes.                                                                                   Le vote se déroulera de 17H00 à 22H00.                                                                                                     C'est la première fois que trois postulants sont en lice depuis l'instauration du suffrage universel militant en 1995. L'incertitude est sans précédent, le congrès de Reims ayant échoué à dégager une majorité autour d'un nom. Les premiers résultats seront connus vendredi entre minuit et une heure du matin.